Témoignages, analyses balistiques et expertises médicales ont fini par parler.
Au terme de trois jours d’enquête intense, le procureur de la République de Mont-de-Marsan a éclairci les conditions dans
lesquelles le chanteur Kendji Girac a été atteint par une balle, dans la nuit du dimanche 21 à lundi 22 avril, à l’aide des témoignages recueillis.
Lundi matin, à 5h31 du matin, un appel surprenant atterrit au standard du SAMU.
Un homme souffre d’une plaie par balle à l’abdomen et nécessite en urgence une intervention sur l’air de grand passage de Biscarrosse.
C’est au terme d’une nuit dramatique aux contours encore flous que le chanteur s’est retrouvé blessé.
Une balle qui “miraculeusement” n’a atteint aucun organe vital, comme l’expliquera plus tard le procureur de la République, au terme d’une difficile enquête d'”à peine trois jours”.
Auditions, analyses balistiques et expertises médicales laissent entrevoir une soirée dramatique.
Entre drame conjugal et tentation de suicide.
Les prémices de cette soirée auraient commencé dès le dimanche midi, alors que Kendji Girac, sa femme Soraya et leur fille Eva, 3 ans, profitaient d’une virée avec un couple d’amis à Arcachon.
Bière, rosé, vin rouge, Ricard, eau de vie… Son épouse raconte aux enquêteurs que des tensions sont apparues à table durant le repas du midi, alors que Kendji Girac avalait “une douzaine de verres”.
“C’était les vacances, j’ai tout lâché”, a-t-il fini par admettre plus tard.
“Deux petites traces de cocaïne”
La journée s’est poursuivie, sans autre accroc notable.
Sur les coups de 17h30, la petite famille est rentrée sur le camp pour profiter d’une soirée couscous organisée par l’une des tantes du chanteur.
Et, une nouvelle fois, le chanteur y a arrosé copieusement le repas.
Agacée par l’attitude de Kendji et attentive à la fatigue d’Eva, Soraya a finalement décidé d’écourter sa présence et de partir seule avec sa fille, aux environs de 20h30.
Une situation récurrente? Celui qui était au départ un “simple fêtard” souffrirait à ses yeux d’une “addiction naissante” à l’alcool.
Le chanteur de 27 ans serait devenu un habitué des “cuites de plus en plus nombreuses” et “de plus en plus longues”.
Des beuveries allant parfois jusqu’à 48 heures d’affilée.
Tandis que Soraya rentrait dans leur caravane, Kendji, lui, avait décidé d’aller rejoindre un groupe de jeunes en direction du casino de Biscarrosse, à proximité de la cote.
Il y est resté jusqu’à 23 heures, sans incident notable. Mais là-bas, de son propre aveu, il prit “deux petites traces de cocaïne”.
Plutôt que de l’attendre des heures “sans nouvelles,” Soraya fit de son côté le choix de se coucher, avec elle dans son lit, la jeune Eva.
Et ce, pendant près de trois heures.
Ivre au volant de sa Porsche cayenne
C’est finalement aux alentours de 2h35 du matin, après de nombreux SMS laissés sans réponse, que Kendji a fini par rentrer bruyamment dans la caravane familiale.
Immédiatement, une dispute y a éclaté autour de “l’état dans lequel il se trouvait”, selon la reconstitution du procureur de Mont-de-Marsan.
Outre l’alcoolisation massive du chanteur, Soraya dit s’être énervée de son boucan, qui avait fini par réveiller une première fois leur petite fille.
À ce moment-là, Kendji a simplement été prié d’aller faire du bruit “ailleurs”.
Son choix s’est porté sur sa Porsche cayenne garée à seulement quelques mètres de la caravane.
En pleine nuit, il y a écouté “très fort” des cantiques, des chants religieux.
Excédée, sa compagne a fini par lui envoie un texto pour lui demander d’arrêter.
Plutôt que de couper sa musique, l’interprète de Color Gitano a fait le choix de démarrer son véhicule et de s’en aller.
Inquiète de l’avoir vu prendre le volant dans cet état, Soraya a décidé d’appeler le père du chanteur, qui l’a appelé à son tour.
Finalement, Kendji n’était même pas sorti du camp.
Convaincu par son père, il accepte de retourner se coucher.
Trois-quarts d’heures après avoir disparu au volant de sa voiture de luxe, le chanteur finit par réapparaître dans la caravane.
Il est surpris déshabillé en train de réveiller sa fille pour lui dire qu’il l’aime.
Eva, 3 ans, lui “demande de se taire et de la laisser dormir”, à en croire le récit de sa mère.
Dans les instants qui ont suivi, tout a basculé